Par amour pour Cédrik
Par amour pour Cédrik est un roman qui mêle romance, drame familial et suspense avec beaucoup de cœur. Dès les premières pages, j’ai été happée par l’histoire de Joëlle, mère courageuse, redevenue locataire de son passé douloureux en tentant de reconstruire un cocon familial avec son fils de dix ans, Cédrik, et Sahale, le père de l’enfant. Sahale, lui, porte ses propres blessures, parfois trop lourdes, et ses pulsions violentes font remonter une terreur que Joëlle croyait pouvoir tenir à distance.
Joëlle n’est pas seulement une héroïne de roman. Elle est le reflet d’une femme qui lutte pour protéger ce qu’elle aime, qui hésite, qui tremble devant ses peurs, mais qui avance malgré tout. Le roman explore ce que signifie aimer quelqu’un avec ses cicatrices, et combien il peut être difficile de s’ouvrir quand le passé ne veut pas rester où on l’a laissé. Le personnage de Sahale est complexe, imparfait, parfois inquiétant, mais aussi humain dans ses combats intérieurs, ce qui rend leur dynamique plus intense, plus fragile… mais aussi très touchante.
L’auteure tisse aussi une intrigue secondaire qui ajoute du poids au récit : la disparition d’anciens membres des Sémolines, ce groupe de jeunes adolescents, auquel Joëlle appartenait et dont Sahale était le leader. Ce mystère renforce le suspense tout en illuminant les liens de cause à effet entre le passé et le présent. On comprend progressivement que les fantômes anciens peuvent revenir sous des formes qu’on n’attend pas.
Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la justesse de la plume d’AnyJann Perrau : elle ne tergiverse pas, n’essaie pas d’embellir les choses ; elle montre les blessures, la vulnérabilité, mais aussi l’amour, la résilience, les gestes tendres qui sauvent. Le tout dans une écriture fluide, assez immersive pour qu’on espère avec Joëlle, qu’on craigne avec elle, qu’on se demande à quel point Sahale pourra changer et à quel prix.
Par amour pour Cédrik n’est pas un roman
léger, il aborde des thèmes difficiles, parfois lourds, mais c’est un roman
nécessaire. Il ne laisse pas indifférent. On ferme le livre avec ce sentiment
doux-amer : d’une part une forme de soulagement, d’autre part l’impression que
les personnages continuent leur bataille, que les vrais défis ne s’arrêtent pas
quand la dernière page est tournée.

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