La souris et le boucher
Deux enquêtes. Un seul rein. Des doigts et
des oreilles. Deux bouchers. Et une souris pas piquée des vers… Catherine,
alias Souris, est une toute petite femme timide, gentille et… masturbatrice en
série. Durant son adolescence, sa famille a été plongée dans une histoire de
meurtres sordides. Maintenant adulte, amoureuse et déterminée à trouver un rein
pour son chéri qui en a besoin pour survivre, Souris se retrouve coincée par le
Boucher dans une affaire de trafic d’organes. Or, Leonard Lennox, le détective
qui cherche à démanteler le trafic en question, connaît Souris depuis
longtemps. Elle avait été impliquée dans sa toute première enquête. Et ça,
Souris n’aime pas ça. Elle n’aime pas ça du tout. À tout prix, à tout prendre,
il lui faut sauver son homme, quitte à séduire Marie, la plantureuse lesbienne
du bar. Et, qui sait, lui retirer ce rein qui lui fait défaut ?
Écrire une chronique sur ce roman sans rien dévoiler relève presque du défi. Il y a tant de rebondissements, de détails déroutants, de virages narratifs inattendus… Mais je vais tenter de vous en dire juste assez pour vous donner envie de plonger dans cet univers pas comme les autres.
Christine Foley nous revient avec un deuxième roman qui dépasse toutes les attentes. Si son premier m’avait déjà secouée, celui-ci m’a complètement désarçonnée. On monte ici d’un cran, ou plutôt de plusieurs étages, dans l’étrangeté, le malaise, et le génie narratif.
Le récit alterne entre deux temporalités : le passé de Catherine, surnommée « p’tite souris », et son présent, en tant qu’adulte. Deux époques, deux ambiances, deux intrigues, mais une même ligne de fond : l’étrangeté, l’absurde parfois, et une tension constante.
J’ai eu un vrai coup de cœur pour la « p’tite souris » et sa relation avec sa sœur Bijou. Leur lien, aussi bancal que profond, m’a touchée. Leur quotidien bascule le jour où elles commencent à découvrir des restes humains sur leur terrain. Oui, ça commence comme ça. Et c’est loin d’être la partie la plus dérangeante.
Dans le présent, Souris (devenue adulte) est prête à tout pour sauver son mari, gravement malade. Même à accepter une proposition aussi illégale que terrifiante, lorsqu’un certain Boucher entre dans sa vie. Le marché noir des organes devient soudain très, très concret.
Deux enquêtes, deux strates du récit, et une même atmosphère : inquiétante, loufoque, dérangeante. Et malgré tout ça, ou peut-être grâce à tout ça, on reste accrochée, fascinée, souvent choquée, parfois attendrie.
Je viens de refermer le
livre et je suis encore en état de choc. Christine Foley a su me prendre à
contre-pied, encore et encore. Ce roman n’a rien de ce que j’attendais, et
c’est précisément ce qui en fait une expérience de lecture aussi mémorable.
C’est noir, c’est étrange, c’est audacieux… et ça fonctionne à merveille.
Je remercie chaleureusement la maison d'édition Saint-Jean pour ce thriller érotique!
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