La délicatesse du homard
Auteur : Laure Manel
Genre littéraire : Littérature Contemporaine
Année de parution : 2017
Éditeur : Michel Lafon
ISBN : 978-2749933054
Nombre de pages : 275 pages
François,
qui s’occupe d’un centre équestre en Bretagne, découvre un jour une jeune femme
inconsciente au pied d’un rocher. Prêt à appeler les secours, il se ravise et,
sans trop savoir pourquoi, la ramène chez lui pour la soigner. À son réveil,
l’inconnue paraît en bonne santé, mais peu encline à s’expliquer. Elle déclare
s’appeler Elsa, mais refuse qu’on lui pose des questions. Commence alors une
étrange cohabitation, où l’un et l’autre se mettent peu à peu à nu sans pour
autant totalement révéler les secrets qui les rongent. Et même si ce duo en
s’apprivoisant s’apaise, chacun souhaite continuer à se protéger, quoi qu’il en
coûte.
Qui
est Elsa? Que cache-t-elle? Quelle vie est-elle en train de fuir?
Un court roman écrit par une auteure de
talent. Une écriture dynamique, concise et empreinte d'émotions.
François, propriétaire d'un centre équestre,
se promenait à cheval sur la plage lorsqu'il aperçoit cette femme au regard
perdu. Sans trop comprendre et savoir pourquoi, il décide de la prendre sous son
aile.
Cette femme, Elsa/Axelle est en pleine
dépression. Elle a quitté son boulot, sa famille, ses amis bref, elle a décidé
qu'elle n'existait plus et qu'elle devait tout simplement disparaître. Elle
doit repartir à zéro... ailleurs... loin de son passé. Se reconstruire et
réapprendre à vivre tout simplement. Mais elle est un peu comme un cheval
sauvage, François devra être empathique et patient afin de réussir à l'amadouer
pour être en mesure de l'aider.
Il tente graduellement de lui faire
comprendre qu'elle a le droit d'être heureuse, qu'elle doit s'ouvrir, mais
parfois il le fait avec un peu de maladresse et cela engendre une telle
détresse chez Elsa, elle est si fragile : J’ai un cœur de rien du tout, qui ne sait que
souffrir, et qui n’en peut plus. J’avance vers la plage. Il y a des rochers, mais
pas de falaises, pas de quoi se jeter
pour en finir vraiment. Je m’effondre sur le sable, et pleure comme la dernière des nulles. Je me sens au bord du même
gouffre que celui de mes seize ans, dans la même fragilité indicible que celle
qui a baigné mon adolescence. J’ai trente-deux ans maintenant, mais rien n’a
changé, parce que tout s’est arrêté à ce moment-là et que, depuis, je n’ai
jamais su vivre, je n’ai jamais su aimer, être aimée. Je me sens plongée dans
un néant profond. Je ne suis rien… pour quiconque, et ce depuis toujours. Je ne
compte pas. Je n’ai jamais compté, je n’étais pas assez, ou bien j’étais trop…
mais jamais comme il l’aurait fallu. Jamais. Je suis au monde, mais je ne suis
rien. J’existe, mais je ne vis rien. Et là, ici, dans cet univers reculé où
j’ai choisi d’échouer, je suis, encore une fois, une moins que rien, celle
qu’on ne retient pas, qui ne compte pas. Invisible, aussi inutile et
transparente que l’écume foulée par les sabots d’un cheval.
Mais au fil des semaines,
Elsa découvre que derrière sa façade un peu brute, François est un homme
patient, protecteur et que le hasard de la vie fait bien les choses. Il faut parfois
un autre être au passé lourd et douloureux pour réussir à s'entraider, pour
réussir à faire sortir l'autre de sa coquille.
Chacun à leur tour, ils se
dévoileront et devront faire preuve de beaucoup d'indulgence et de tolérance
afin d'accepter le passé de l'autre, mais également pour décider qu'il est
maintenant temps d'apprécier le présent et de prendre des risques : Ce que je veux dire, c’est qu’à toujours
réfléchir, se poser des questions, se torturer l’esprit, on n’avance pas, on
n’entreprend rien. Il faut laisser un peu le risque entrer dans sa vie, ou
saisir une chance au vol, c’est la même idée. Je crois foncièrement que la vie
est mouvement et qu’il ne faut pas toujours chercher à figer, nommer, définir
les choses... C’est un peu comme si tu étais sur une planche de surf et que tu
trouvais la vague : il faut juste se laisser porter sans chercher à
déterminer la destination, calculer le point d’arrivée.
Sans s'en rendre compte, il
se développera une jolie romance entre ces deux êtres écorchés par la vie. Ils
devront faire route main dans la main. Et François trouve toujours les bons
mots pour encourager Elsa d'aller toujours plus loin vers l'avant, vers
l'avenir. Même si bien souvent les mots se transmettent que par le regard!
Ce roman à deux voix m'a
conquise dès les premiers chapitres. Le style de l'auteure rend la lecture très
agréable. François et Elsa sont attachants et le choix des mots, tout en
délicatesse et en douceur, nous permet de bien saisir et comprendre les
émotions et la détresse ressenties par nos deux protagonistes.
Un roman qui se lit trop rapidement,
mais qui est à la fois riche et intense en émotions. Une fin plus approfondie
aurait permis de clore en beauté cette romance. Il n'en reste pas moins que ce
roman est un joli petit bijou.
Ma note :
4/5
Je tiens à remercier la maison
d'édition Michel Lafon pour la découverte de cette romance contemporaine.
C'est super qu'il t'ai plu :) Je ne connais pas j'espère que tu apprécie tout autant ta lecture actuelle
RépondreEffacerBelle découverte! Et je dois dire qu'en ce moment j'aime bien Fragiles...à suivre ;)
EffacerJe découvre également cette auteur. Si je tombe dessus je tenterai cette lecture, malgré la fin ( me voilà prévenue ;) )
RépondreEffacerUne très belle surprise ! J'adore faire des découvertes aussi intéressantes :) si tu lis ce bouquin, n'hésite pas à venir me donner ton avis.
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