Apeirogon


Titre : Apeirogon
Auteur : Colum McCann
Genre littéraire : Littérature contemporaine
Année de parution : 2020
Éditeur : Belfond
ISBN : 978-2714450081
Nombre de pages : 512 pages

Apeirogon, n.m. : figure géométrique au nombre infini de côtés.
Rami Elhanan est israélien, fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour ; Bassam Aramin est palestinien, et n’a connu que la dépossession, la prison et les humiliations.
Tous deux ont perdu une fille. Abir avait dix ans, Smadar, treize ans.
Passés le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l’envie de sauver des vies.
Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter leur histoire et de se battre pour la paix.
Afin de restituer cette tragédie immense, de rendre hommage à l’histoire vraie de cette amitié, Colum McCann nous offre une œuvre totale à la forme inédite ; une exploration tout à la fois historique, politique, philosophique, religieuse, musicale, cinématographique et géographique d’un conflit infini. Porté par la grâce d’une écriture, flirtant avec la poésie et la non-fiction, un roman protéiforme qui nous engage à comprendre, à échanger et, peut-être, à entrevoir un nouvel avenir.


Mon nom est Bassam Aramin. Mon nom est Rami Elhanan. Je suis le père d’Abir. Je suis le père de Smadar. Je suis un Jérusalémite de la septième génération. Je suis né dans une grotte près d’Hébron.

Il m’arrive parfois de vouloir sortir de ma zone de confort et c’est assurément ce qui vient tout juste de m’arriver avec ce roman. N’ayant jamais lu cet auteur, je n’avais donc aucune attente. Et sincèrement, j’étais loin de m’attendre à lire un roman aussi singulier!

Effectivement, l’auteur a structuré son roman en mille et un segments. Certains segments se composaient parfois d’une seule phrase, un seul paragraphe, une photographie… chaque segment était une réelle découverte. Assurément, l’auteur sait comment atteindre le lecteur pour le déstabiliser. Du moins, ce fut plusieurs fois mon cas!

J’ai parfois eu de la difficulté à saisir les liens entre certains segments. Du coup, je ressentais quelques longueurs. Au fur et à mesure que j’avançais dans ma lecture, les mêmes sujets revenaient sous de nouveaux angles. Et puis le segment suivant, l’auteur venait me bouleverser. J’avais l’impression de vivre de réelles montagnes russes d’émotions. Je ne me souviens pas d’avoir lu un livre similaire à celui-ci.

Il m’est souvent arrivé de lire des romans historiques se situant à l’époque de la Seconde Guerre mondiale et j’avais le goût d’en apprendre un peu plus sur les impacts que cela a eu sur les générations suivantes. J’avais également le goût de comprendre un peu mieux le conflit qui fait rage entre Israël et la Palestine. Il est impossible de tout saisir avec un seul roman, mais l’auteur a su faire ressortir le vécu de Bassim et Rami adéquatement.

Certains segments m’ont révolté par la violence qui y était présente alors qu’à d’autres segments, j’avais le cœur brisé pour ces deux pères et leurs familles. Je suis passé par l’incompréhension, mais également l’empathie. Malgré tout j’avais parfois de la difficulté à adhérer. Je perdais le fil de ma lecture.

Je ressors de cette lecture avec une impression d’ambivalence. Je crois que le récit de Bassim et Rami restera longtemps dans ma mémoire, mais au final je ne suis pas certaine d’avoir réellement apprécié la structure du roman. Je n’ai aucun regret quant à cette lecture, bien au contraire! Ce livre m’aura donné le goût d’en apprendre un peu plus sur ce conflit.

Un Israélien hostile à l’Occupation. Un Palestinien étudiant l’Holocauste. Comment lier ces choses-là. Comment secouer la torpeur du public. Le silence était là pour être ébranlé. Ils avaient la certitude que les gens étaient prêts à écouter.


Je remercie la maison d'édition Belfond qui m'a offert ce roman!


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