Hématomes
Auteur : Romain Slocombe
Genre littéraire : Nouvelles
Année de parution : 2017
Éditeur : Belfond
ISBN : 978-2714468987
Nombre de pages : 224 pages
Dans la campagne normande, un
thanatopracteur reçoit des lettres anonymes l’invitant à un macabre jeu de
l’oie. À Paris un soir de mars 1998, tandis que Guy Georges, identifié par son
ADN, est sur le point d’être arrêté, la jolie étudiante Julie Coray rentre
seule chez elle et se croit suivie. En Lorraine, Anne Chamberland, jeune
sculptrice venue présenter une œuvre éphémère en résidence artistique, se
pétrifie lorsqu'elle reconnaît, derrière les kilos accumulés, le visage de
l’aubergiste qui la sert à table. Un représentant en insecticides s’invite chez
un client dans l’Eure afin de lui soutirer un devis pour travaux : comment
imaginer que l’homme, endetté et veuf depuis quelques jours, est capable d’un
acte désespéré ?
Dans ces contes cruels sur les routes de
campagne, traversés par l’instinct meurtrier et prédateur des hommes, et
faisant suite au recueil de nouvelles très japonaises Route 40 (Belfond, 2016),
Romain Slocombe nous replonge dans des abîmes de noirceur. Une seule règle ici
: les histoires courtes finissent toujours mal…
Voici un recueil de neuf
nouvelles. Certaines plus courtes que d'autres, certaines plus sombres
également. Mais en définitive, il est impossible de rester insensible à la
lecture de celles-ci.
L'auteur nous amène vers des
émotions de doutes, de questionnements, de peurs. J'en ai eu des frissons dans
le dos. Il joue très bien sur la ligne du thriller et de la terreur. Peut-être
en raison des sujets utilisés ou de son écriture mais il atteint très bien son
but de déstabiliser la lectrice que je suis.
Il y a certains thèmes récurrents : la deuxième guerre mondiale, le racisme et bien sûr, la mort. Des
morts tragiques en fait! Aucune mort paisible ne voit le jour dans l'univers de
cet auteur. Mais des morts tels qu'on en voit parfois dans les médias ou près
de chez soi...si je pense par exemple à cette nouvelle : Sale temps pour les mouches. Vous pourriez vous poser la question :
est-ce que je connais vraiment mon conjoint/conjointe?
Il y a la nouvelle : Le dernier crime de Guy Georges qui m'a
un peu ébranlée tant par son réalisme que par le sentiment de vulnérabilité
qu'une femme peut ressentir. En voici un extrait : Une fois que t'es violée et morte, t'es violée et morte. Tu peux plus
lever le doigt et dire : « Eh, m'sieur, c'est de la triche, t'opères pas dans
ton périmètre habituel ».
En conclusion, c'est un
recueil qui ne laisse pas indifférent. C'est un univers glauque...sombre. Est-ce
que j'ai apprécié cette lecture? Difficile à dire! Est-ce que ces nouvelles
m'ont déstabilisées? Totalement!
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