Embrasser l'eau et la lumière
Titre : Embrasser l’eau et la lumière
Auteur : Catherine Ecole-Boivin
Genre littéraire : Contemporain
Année de parution : 2020
Éditeur : Albin Michel
ISBN : 978-2226448088
Nombre de
pages : 232 pages
Lucille est née au milieu des marais salants de la baie de
Bretagne. Très tôt, elle apprend auprès d’Agnès une saulnière qui est aussi
sonneuse de cornemuse, à extirper le sel des entrailles de la terre. De cette
passion secrète, elle veut en faire son métier. Mais dans la Bretagne des
années 60, les salines sont rarement léguées aux femmes. Son père a prévu
d’offrir celle de sa famille à son frère qui perpétuera la tradition.
La jeune femme quitte le marais et devient vendeuse à Nantes.
Dès qu’elle a un moment, elle vend des pochons de sel. Mais cela ne suffit pas
à lui faire oublier le pays maraîchin. Car tout, y compris l’amour, la ramène à
la terre salée du marais, là où son corps et sa vie embrassent l’eau et la
lumière.
Mon père a décidé : je
ne peux m’occuper de sa saline. Les femmes selon lui n’ont pas le corps au
marais, pas le corps à l’eau, pas le corps à l’argile, ni à la pluie, ni au
soleil, ne parlons pas des grands vents.
Née en Bretagne au sein d’une communauté où le père donne sa
terre à son fils aîné, Lucille voit cette terre
familiale, qu’elle aime plus que tout, être offerte à son frère jumeau. Malgré
tout, elle passera son enfance auprès d’Agnès, cette femme singulière et tout
aussi amoureuse de cet endroit unique au monde.
Agnès est l’exception. Elle a perdu son mari voilà pourquoi
elle peut se permettre de partager son amour pour le sel de la terre avec
Lucille. Les années passent, Agnès désire que Lucille hérite de son petit coin
de pays. Malheureusement, c’est son neveu qui viendra prendre le relais à sa
mort.
Dès l’arrivée de ce neveu, le cœur de Lucille bat pour son
fils Daniel. Le père de Lucille voit cela d'un bien mauvais œil. Sa famille et la
sienne se déteste depuis bien longtemps. Voilà pourquoi Lucille devra partir
pour Nantes, mais ce n’est pas la distance qui fera arrêter son cœur de battre…
autant pour ce jeune homme que pour cette terre salée du marais!
Très jeune, j’ai choisi le
mariage et l’union avec l’argile. Une femme m’a appris ce métier du ciel, car
personne ne dompte le soleil avec ses seuls yeux. J’ai comme Agnès offert ma
vie au soulèvement du vent.
Ce roman est un hymne d’amour pour la Bretagne. Chaque mot,
chaque phrase nous dévoile un peu cette terre du marais et tout l’amour que
ressent cette protagoniste.
Dès les premières pages, j’ai pu constater que l’auteure
avait une bien jolie plume. Elle a un style assez singulier et la poésie
entoure les mots qui forment ce joli récit. Par contre, pour la petite
québécoise en moi, j’ai senti que parfois la lecture n’était pas aisée. J’ai dû
prendre mon temps pour lire, mais également relire certains passages.
N’empêche que je me suis laissé charmer par le personnage de
Lucille. J’ai senti parfois sa révolte face à ce monde d’hommes et sa volonté d’être
encore meilleure pour leur démontrer que malgré le fait qu’elle soit une femme,
elle pouvait aussi effectuer le même travail. Elle est si déterminée et
courageuse. À aucun moment je n’ai ressenti de doutes.
L’auteure a bien situé l’époque et les aventures de Lucille,
lorsqu’elle est à Nantes, nous démontrent à quel point elle est au tout début
de l’émancipation de la femme. Il était intéressant d’être témoin de son
évolution au sein de cette ville.
Ce ne fut pas une lecture aussi aisée que je me l’étais imaginé
au tout début, mais j’ai aimé découvrir cette culture unique ainsi que le
métier de salinière. Un récit tout en poésie qui m’a permis de découvrir la
Bretagne.
Ma note : 15/20
Je remercie la maison d'édition Albin Michel pour ce roman!
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