Un éclat d'antan

 
Titre : Un éclat d’antan
Auteur : Guy Gavriel Kay
Genre littéraire : Fantasy
Année de parution : 2020
Éditeur : Alire
ISBN : 978-2896152247
Nombre de pages : 527 pages 

Les marins disent que la pluie regrette son nuage alors même qu’elle tombe vers la mer dans la lumière ou l’ombre. Et elle, elle me manque ainsi alors que je tombe à travers mon existence, à travers le temps, à travers le chaos de notre époque…
Guidanio Cerra n’est pas si vieux, mais il a beaucoup vécu. Suffisamment pour apprendre ce que sont l’amour et l’honneur, la mort aussi. Lui qui, jadis, rêvait d’être libraire à Séressa, s’est trouvé au centre de plusieurs événements qui l’ont transformé, lui comme bien d’autres.
C’est maître Guarino qui, en l’accueillant dans son école – lui, un simple fils de tailleur – a tracé le chemin qui l’a mené vers deux hommes formidables mais férocement ennemis et, surtout, vers l’éclatante Adria Ripoli, rencontrée au détour d’un escalier dérobé de Mylasia alors qu’elle venait d’assassiner le comte.
Guidanio revoit les deux printemps qui ont bouleversé son existence – et celle de toute la Batiare ! –, la course d’une cavalière à la chevelure flamboyante, une chambre d’auberge et un champ près de Bischio alors qu’au loin, à l’est, tombait Sarance, la Cité des Cités…
Or, si Guidanio sait pertinemment que, dans la parcelle d’éternité octroyée par Jad, chacun est librement responsable de ses choix, aussi insignifiants puissent-ils paraître, l’avenir du monde peut néanmoins en être bouleversé à jamais.

Nous désirons nous plonger dans l'histoire, en oubliant notre propre existence, rencontrer d'autres vies, et même y entrer pour un temps. Nous pouvons résister, ne pas nous laisser rappeler qui manie les artifices, et ces artifices eux-mêmes. Nous voulons nous immerger, être perdus, ne pas nous souvenir de ce que nous faisons, de ce qu'on nous fait tandis que nous tournons les pages, contemplons un tableau, écoutons une chanson, regardons une danse. 

Il y a la guerre, le pouvoir, les territoires à conquérir et les jeux politiques sous-jacents, mais au centre de tout cela, nous y retrouvons Guidanio. Cet homme dont le destin l’a mené à assister aux grands événements qui sont survenus en Batiare.

Plus d’une fois Monticola et Folco auraient pu tout simplement tuer Guidanio car il en savait trop. C’est toujours gênant de laisser vivre un témoin, mais notre protagoniste réussi à les convaincre de lui laisser la vie sauve. Voilà pourquoi, plusieurs années plus tard, il nous raconte les grands événements dont il a été partie prenante.

Je suis encore imprégnée par ce personnage, mais surtout par l’univers créé par l’auteur. Et pourtant au tout début, j’étais quelque peu craintive. Ne connaissant pas cet auteur, je me suis donc jeter dans le vide tout en sachant que je sortais quelque peu de ma zone de confort. Heureusement pour moi, j’étais loin d’y retrouver ces scènes de guerre et de violence gratuites.

J’ai plutôt découvert une contrée où les grands nobles engagent effectivement des mercenaires, soit Monticola ou Folco, pour faire la guerre et ainsi acquérir plus de territoires. Rapidement, l’on se rend compte que ces deux meneurs d’hommes usent plutôt de stratégies et des jeux politiques pour vaincre sans avoir à utiliser leurs épées sur un champ de bataille. Leur joute verbale m’a fait sourire plus d’une fois!

Je suis tombée sous le charme de tous ces personnages et de cet univers créé par l’auteure. Je suis certaine que c’est en grande partie en raison de la jolie plume de l’auteur. D’ailleurs, je tiens à souligner le travail de traduction qui n’a pas dû être aisé puisque la plume est poétique. Ce fut un charme que de lire les aventures de ces personnages. Et bien franchement, ce roman m’a donné le goût d’explorer les autres romans de l’auteur.

Nous nous tenons debout alors de notre mieux. Nous continuons, de notre mieux, espérant la lumière, la bonté, la merci, pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons.
Elles nous sont accordées parfois. Et parfois non.

Mais au-delà de ces jeux politiques, on y retrouve également une jolie romance qui cadre à merveille avec le contexte. Quant aux personnages, Adria et Jelena m’ont fait grande impression. Deux femmes singulières au sein d’un monde d’hommes. Et puis, notre protagoniste est à la fois astucieux, intelligent et loin d’être un guerrier… mais il se retrouve toujours au centre de toutes ces manigances. J’ai adoré le suivre au fil de ses souvenirs!

La pluie regrette le nuage alors même qu’elle tombe dans la monde.

Ce fut une réelle découverte et j’en ressors agréablement surprise. Je ne m’attendais pas à apprécier autant ce roman. Il était plus que temps que je découvre cet auteur canadien!

Ma note : 19/20

Je remercie chaleureusement la maison d'édition Alire qui m'a offert ce roman!



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