La mélancolie du kangourou
Titre : La mélancolie du kangourou
Auteur : Laure Manel
Genre littéraire : Littérature Contemporaine
Année de parution : 2018
Éditeur : Michel Lafon
ISBN : 978-2749934679
Nombre de
pages : 346 pages
Alors
qu'il s'apprête à vivre le plus beau moment de sa vie avec la naissance de sa
fille, Antoine est confronté au plus horrible des drames : la mort de sa
femme durant l'accouchement.
Anéanti
par la perte de celle qu'il aimait plus que tout, Antoine a du mal à créer du
lien avec son bébé jusqu'à ce qu'il embauche Rose, une pétillante jeune femme à
l'irrépressible joie de vivre, pour s'occuper du nourrisson.
Parviendra-t-elle
à aider Antoine à se révéler comme père et à se reconstruire?
Il
n'est jamais trop tard pour (ré)apprendre à aimer.
J'ai
découvert la plume de Laure Manel
l'an passé avec son roman La délicatesse
du homard. Un court roman, mais empreint d'émotions et qui m'avait charmée.
J'avais donc quelques attentes face à ce tout nouveau roman...
Antoine
et Raphaëlle sont sur le point d'avoir une jolie petite fille, mais
malheureusement, l'accouchement ne se déroule pas comme prévu, loin de là. Ce 7
septembre aurait dû être la plus belle journée de leur vie et pourtant, la vie en
a décidé autrement. Elle lui enlève celle qu'il aimait plus que tout.
Pourtant ses yeux sont
fermés. Il voudrait pouvoir les rouvrir. Jamais plus ils ne le regarderont,
jamais plus ils ne riront ou lui diront « Je t’aime ». Jamais plus…
Il dépose des baisers mouillés sur les paupières closes. Puis pose sa tête sur
sa poitrine, comme il le faisait parfois. Comme pour être sûr… Mais la petite
musique du cœur n’est plus. Elle a cessé pour entrer dans un autre. Celui d’une
petite fille qu’il ne connaît même pas. Il pleure sur la cruauté des faits.
Le retour à la maison est difficile, Antoine ne veut pas
approcher la petite Lou. Il ne sait pas quoi faire d'elle. D'ailleurs, il lui
en veut un peu à cette petite. Après tout, elle lui a enlevé la femme de sa
vie. Comment peut-il aimer cet être qui a vu le jour alors que c'était le
dernier moment, le dernier souffle de celle qui lui a donné la vie?
Antoine a toujours priorisé sa carrière. C'est à cet endroit
où il se sent le mieux. Il n'hésite pas à engager une baby-sitter pour
s'occuper de Lou. Il lui aura fallu moins d'un mois pour retourner au
boulot...
J’espère que tu ne me juges pas trop de
là où tu es… Car je sais que je suis un mauvais père, un père absent, un père
invisible, un père manquant. Mais je n’arrive pas à être père. Je suis désolé…
J’ai déjà du mal à me lever, à tenir debout… alors, être père… ? J’essaie
juste de rester vivant.
Les jours passent et la petite Lou
s'attache de plus en plus à Rose, sa baby-sitter. Et le lien est réciproque.
Rose comprend que son rôle est bien plus important qu'une simple baby-sitter. Elle
remarque les traits tirés d'Antoine, elle comprend qu'elle doit aussi essayer
de prendre soin de Lou au mieux de ses capacités et lui donner tout l'amour
dont elle est capable.
Mais un événement viendra chambouler
l'univers d'Antoine. Alors que Lou n'a que quatre mois, elle se retrouve
hospitalisée. Pour celui-ci, c'est le déclenchement d'un amour incommensurable
pour sa fille et il tentera de recoller les morceaux... le processus de deuil est
en cours et l'acceptation n'est plus si loin.
Antoine reste longtemps à cet endroit, pris
d’une nostalgie non dénuée de sérénité. Le bien-être de se trouver ici est plus
fort que les regrets. La vie est devant lui, il faut cesser de toujours
regarder en arrière, vivre dans le passé, vouloir revivre les moments d’avant...
Il faut inventer l'après.
C'est tout un message de
résilience que l'auteure nous délivre avec ce nouveau roman. Dès le premier
chapitre, je vous avoue que les larmes ont coulé. Comment rester insensible
face à cet événement aussi tragique? Le désarroi d'Antoine nous donne le goût
de le serrer dans nos bras. Il aura fallu que de quelques paragraphes pour me
faire adhérer au récit et m'attacher aux personnages.
Je connaissais le talent
exceptionnel de Laure Manel, mais cette fois-ci, le choix des mots et du
sujet m'ont touchée en profondeur. Elle décrit avec exactitude, réalisme et
délicatesse toutes ces émotions si intenses et si terribles. Je ne pouvais
rester insensible face au désespoir d'Antoine, mais également face à cette
petite Lou qui commence sa vie sans sa mère.
L'auteure a fait un choix assez
audacieux soit celui d'aborder les étapes du deuil d'un nouveau papa et elle
relève le défi avec brio. Effectivement, nous suivons notre protagoniste au
cours de toutes les étapes du deuil et il est également intéressant de lire ces
quelques lettres qu'il écrit à sa Raph. Nous le voyons sombrer et s'approcher
tout près du fossé, mais finalement, il remonte tranquillement la pente et
reprend sa vie en main. Quel beau message d'espoir!
Le seul bémol que je retiendrai à
ce récit, c'est le côté prévisible de la fin. Je n'ai pas décroché du récit,
mais disons que le fil était assez mince pour me garder captiver sur ma
lecture. Si vous avez aimé La délicatesse du homard, n'hésitez
pas à lire celui-ci, il vous touchera assurément!
Ma note : 4/5
Je tiens à remercier
la maison d'édition Michel Lafon pour m'avoir permis de lire ce roman!
En cliquant sur le lien suivant, vous pourrez lire ma chronique pour La délicatesse du homard
Commentaires
Publier un commentaire