La Reine des pluies
Titre : La Reine des pluies
Auteur : Katherine Scholes
Genre littéraire : Drame
Année de parution : 2019
Éditeur : Belfond
ISBN : 978-2714482235
Nombre de
pages : 343 pages
Pâques 1974.
Kate Carrington, alors âgée de douze ans, se retrouve orpheline en Afrique,
continent méconnu et envoûtant. Ses parents, Sarah et Michael, deux
missionnaires australiens, ont été assassinés dans la brousse près de la
frontière rwandaise. Puis vient le retour vers cette Australie qu'elle ne
connaît pas encore, la vie dans les pensionnats de la mission, ses études
d'infirmière. Surtout s'endurcir, devenir imperméable aux autres pour ne plus
souffrir. Mais voilà qu'emménage une mystérieuse voisine, femme âgée qui passe
son temps autour d'un feu de camp dans son jardin, en compagnie d'une chèvre.
Peu à peu les deux femmes se lient d'amitié et la vieille dame étrange et
solitaire fait de surprenantes révélations à Kate sur son passé et la
flamboyante reine des pluies.
Ayant découvert la plume de Katherine Scholes en 2017 avec son roman Leopard Hall, que j'avais trouvé difficile à lire en raison des
scènes de guerre, j'espérais qu'avec La Reine des pluies que cela serait différent
et que j'allais être charmée par le récit...
Être orpheline est loin d'être facile, d'autant plus lorsque
vos parents furent assassinés de façon horrible alors qu'ils étaient grandement
appréciés pour leur dévouement. Cela ajoute une certaine pression sur l'enfant
qui se retrouve sans parents. C'est donc pourquoi Kate a choisi de devenir infirmière,
afin d'honorer sa famille.
Alors que Kate se dévoue à son travail et son jardin, elle
remarque que la maison voisine est nouvellement habitée. La dame qui y demeure
semble assez singulière et au fil des jours, elles apprendront à se connaître. Un
lien les unit et le regard de cette vieille dame ainsi que ses habitudes de vie
lui rappelle son enfance. Cette partie de sa vie que Kate essaie d'oublier.
Mais elle est une enfant d'Afrique, elle ne peut renier d'où elle vient. Et
Annah n'a pas l'intention de mourir sans lui dire qui elle est vraiment et
pourquoi elle est revenue en Australie.
À l'époque de la tragédie,
bien des personnes s'étaient étonnées que cette autre femme blanche, elle aussi
désarmée et vulnérable, ait été épargnée. Le rapport de police signalait que le
drame l'avait plongée dans un tel état de choc qu'elle avait été incapable de
répondre aux questions. On ne pouvait donner aucune explication raisonnable au
fait qu'elle avait survécu.
J'étais loin de me douter que j'allais tomber aussi
facilement sous le charme de ce roman. Tout au long de ma lecture, j'ai eu
l'impression de voyager sur les routes de l'Afrique. Quel dépaysement!
L'auteure nous décrit avec détails l'environnement qui
entoure Annah et du coup, c'est un peu comme si nous y étions. Je pouvais
facilement imaginer les huttes et ses forêts qui parsèment la Tanzanie. Je
pouvais presque sentir la poussière sous mes pieds tellement j'adhérais au
récit. En fait, ce fut un réel plongeon dans un univers que je connais si peu et
que j'ai appris à aimer par le biais de ce roman.
Malgré le climat quelque peu instable de la région ainsi que
les meurtres atroces de Michael et Sarah, il n'en reste pas moins que nous
ressentons bien l'amour que Katherine
Scholes porte pour ce pays où elle est née. Elle nous donne le goût d'aller
découvrir cette région ainsi que ses habitants.
En ce qui concerne notre protagoniste, nous sentons qu'Annah
est déchirée avec sa nature de femme blanche et la limite que tente de lui
imposer la mission. L'amour pour ce pays la pousse vers la culture africaine.
Cette magie qui entoure les peuples qu'elle côtoie l'attire énormément. En
fait, pourquoi devrait-il y avoir une ligne si étroite qui sépare les deux
peuples? Pourquoi ne pas concilier les deux cultures et prendre le meilleur des
deux?
Quant à la structure du roman, j'ai trouvé intéressant que
l'auteure divise le roman en quatre parties. Par contre, le style narratif m'a
quelque peu déçue. Au moment où Annah raconte à Kate la vie qu'elle a eue en
Afrique et comment sont réellement décédés ses parents, j'aurais trouvé
pertinent que l'auteure relate les faits comme si c'était Annah qui nous le
racontait. Au lieu de cela, c'est comme si nous étions des spectateurs alors
que j'aurais préféré me sentir comme partie prenante au récit.
Toujours est-il qu'au moment où j'ai refermé le livre,
j'étais profondément émue. L'auteure a su faire vibrer ma petite corde sensible
et je ressors de ce roman avec un petit coup de cœur. Je crois qu'Annah restera
encore un petit moment dans mes pensées. Décidément, les romans de la
collection Le Cercle me charment cette année!
Ma note : 4.5/5
Je remercie chaleureusement la maison d'édition
Belfond pour ce roman!
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